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 Sujet du message : Re: Amiens 1940 1944
MessagePublié : jeu. janv. 27, 2022 18:09 pm 
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DEFENSE PASSIVE

AVIS IMPORTANT


Malgré tous les conseils donnés à la population, des imprudents s'obstinent à ne pas se mettre à l'abri lors du survol de la ville par des formations d'avions ou pendant les tirs de D.C.A.
De ce fait le nombre des victimes augmente sans cesse, les bombardements de ces derniers jours en ont apporté une nouvelle preuve.
Il a été constaté notamment que des parents poussent l'inconscience jusqu'à laisser leurs enfants contempler le passage des avions ou les éclatements des projectiles de la D.C.A., sans songer un instant que la vie de ces enfants est en jeu.
En présence du danger croissant, la Direction Urbaine fait de nouveau appel à la compréhension de la population amiénoise pour éviter le retour d'aussi coupables imprudences.


Le Progrès de la Somme, numéro 23275, 13 mai 1944


Cordialement
Eric Abadie


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 Sujet du message : Re: Amiens 1940 1944
MessagePublié : ven. janv. 28, 2022 16:47 pm 
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AMIENS samedi 27 MAI 1944

Amiens a été affreusement ravagé au cours de deux bombardements successifs

BILAN PROVISOIRE : 146 morts - plusieurs centaines de blessés

Vers 13 heures 55, samedi, une quarantaine de bombardiers moyens ont déversé de nombreuses bombes sur le quartier La Neuville-Saint-Acheul. Se succédant, à de très courts intervalles, les avions ont lâché leurs projectiles sans discernement, épargnant plus leurs soi-disant objectifs que les quartiers ouvriers qui ont été anéantis et dont les immeubles qui sont encore debout ne pourront plus être occupés sans de très importantes réparations.
Malheureusement, le nombre des morts et des blessés graves est élevé. On annonçait lundi soir, pour ce seul bombardement, une trentaine de tués et plus de cinquante blessés.
Ont été atteintes la rue de Blamont, rue Daire, rue Le Mongnier, rue de Croy, rue Pauquy, rue Caussin-de-Perceval, rue Vatable, rue Vaquette, rue Vion, rue Duroyer, rue Capperonnier, rue Juste-Hauy, rue Alexandre-Dumas, rue Jules-Barni.
Les rues Vaquette, Vion, Le Mongnier, de Croy, sont presque totalement détruites.
Le feu a ajouté ses ravages à celui des explosifs et les pompiers ont dû combattre de nombreux foyers d'incendie, rues de Croy, du Blamont, Jules-Barni, Le Mongnier et Duroyer, malgré bien souvent le manque d'eau dû aux conduites crevées.
Notons encore que la présence de bombes à retardement a considérablement gêné les sauveteurs qui, tous, ont fait preuve du maximum de courage et d'abnégation.

UNE HECATOMBE EVITEE AU "BON PASTEUR"

"Au Bon Pasteur", établissement bien connu de nos concitoyens, sous le nom "d'Ech' Blamont", sont internées des jeunes filles confiées à cet organisme de surveillance et de redressement de l'enfance coupable. Avec les cadres et les services, 170 personnes occupent les vastes bâtiments agencés pour le lessivage du linge.
Fort heureusement, et par hasard, le déjeuner des enfants avait été avancé quelque peu et, dès l'alerte, ils avaient pu gagner les abris dans le plus grand calme.
Quelques minutes plus tard des projectiles éclataient avec fracas sur le réfectoire et la sècherie, allumant un vaste incendie qui nécessita le branchement de deux grosses lances. Seule une jeune pensionnaire fut tuée dans l'établissement.

SOIREE TRAGIQUE

Veille de Pentecôte. [...] Comme, il eut été doux de vivre, en ce soir de mai, sous le ciel bleu de Picardie, alors que le soleil, vers son couchant, apaisait l'ardeur de ses rayons d'or !
Mais tous les cœurs amiénois restaient oppressés. Quelqu'un avait-il pu oublier déjà le malheur qui, quelques heures plus tôt, avait frappé un parent, un ami, un concitoyen ?
Et puis, qui n'avait l'instinctive appréhension du retour prochain de ces robots ailés, semeurs de misères et de morts ? Cette crainte, hélas, devait être trop tôt justifiée.
20 h. 20. Le mugissement lugubre et trop connu des sirènes affolées. Le bourdonnement rapproché, effrayant des avions meurtriers, le crépitement des mitrailleuses, les éclatements des obus de D.C.A., le fracas des bombes, l'infernal chaos des détonations, des explosions... Dix minutes se sont écoulées et sur notre cité, trop souvent martyre, la ruine, la mort, la désolation, ont brisé les hommes et leur terrestre demeure.

LA PEINE ET LA DOULEUR DES ETRES ET DES CHOSES

Sur plus d'un quart de la capitale picarde, les ravages se sont accumulés. Dans les quartiers les plus éprouvés, des tableaux d'Apocalypse, des images dantesques s'offrent aux yeux horrifiés.
Les hurlements, les cris s'estompent ; ce ne sont plus bientôt que plaintes et gémissements que couvrent les appels des sauveteurs et les commentaires passionnés des survivants.
Une épaisse fumée a noirci un coin de l'horizon ; un nuage de poussière ocre s'est infiltré partout à des centaines de mètres des lieux sinistrés, une odeur âcre étreint la gorge.
Les mots sont impuissants à décrire les scènes tragiques ; la narration de celles-ci exigerait des pages entières d'un journal d'antan. Le spectacle abominable de ce bébé de 3 ans, qui, les jambes coupées, muet de douleur, se traîne lamentablement sur ses petites mains, au milieu des décombres, vers les gens qui s'empressent à son secours, pourra-t-il jamais s'effacer de la mémoire de ceux qui en furent les témoins ? Ces flammes qui s'échappent des amas de gravas sous lesquels sont ensevelies dix personnes, et qu'on ne peut éteindre faute d'eau, ne dansent-t-elles point encore sur la rétine des voisins impuissants ? Oublierons-nous nous-mêmes, le regard de ce sexagénaire, sorti vivant, après de autres hommes, d'une cave, où il était emmuré depuis plus de 18 heures, alors qu'inlassables, les sauveteurs s'affairant au milieu de corps déjà froids demandaient des planches pour continuer de dégager deux femmes qui semblaient encore donner signe de vie ? Mais pourquoi vouloir laisser à l'Histoire de tels souvenirs quand la douleur préfère tellement le silence ?
Et pourtant, les ruines et les deuils demeurent, fantômes implacables.
Dans ces enchevêtrements de poutres calcinées, de fers tordus, de briques et de plâtras informes, les choses crient la sauvagerie et la méchanceté des hommes.
[...]

Le Progrès de la Somme, numéro 23288, 31 mai 1944
EXTRAITS
Les paragraphes foncièrement anglophobes ou américanophobes ont été évités. On peut comprendre l'écœurement du journaliste picard comme de l'ensemble des Amiénois, au lendemain de ce bombardement sauvage. Mais il ne faut pas oublier que la Luftwaffe en 1940 avait fait subir le même sort à la ville d'Amiens.



Cordialement
Eric Abadie


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 Sujet du message : Re: Amiens 1940 1944
MessagePublié : sam. janv. 29, 2022 17:00 pm 
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AMIENS samedi 27 MAI 1944 (suite)

VISIONS D'HORREUR ET D'EPOUVANTE

La rue Jules-Barni, samedi à 22 heures 30 :

De parcourir à cette heure une artère particulièrement active quelques heures encore auparavant, nous donne l'impression de pénétrer dans une nécropole qui aurait été dévastée par quelque cataclysme. Si les premières maisons sont encore debout - mais dans quel état ! - il n'en est plus de même dès qu'on atteint le Buffet de la Gare. Tout est "soufflé", éventré et ce ne sont, à droite et à gauche, que monceaux de décombres d'où émergent parfois un foyer d'incendie qui se ranime.
Des gens circulent isolés ou en groupes indécis, chargés comme des mulets, à la recherche d'un nouveau gîte, silhouettes qui se perdent dans l'obscurité commençante et vont vers leur destin...
D'autres groupes se penchent vers ce que furent des seuils d'habitation et appellent. Peut-être y-a-t-il là un ou des survivants ? Ailleurs des agents dégagent un des leurs enseveli mais encore vivant. Par contre, sur le trottoir d'en face, le long du mur de la caserne Dejean, trois autres agents sont étendus morts. On en avait déjà enlevé un sinon deux autres, également tués : tous étaient à leur poste - le blessé et les morts - depuis le bombardement de 14 heures.
[...]
Non loin de la caserne, une bombe non éclatée dans la chaussée, en plein milieu : un morceau de tôle avec un mot écrit à la craie en marque d'emplacement à peine visible à croire que les pavés ont repris leur place après que l'engin a eu disparu dessous. A vingt mètres un camion, dans le noir, fonce droit dessus.
... Et jusqu'à la hauteur de la rue de Cottenchy c'est la même dévastation sur laquelle tombe la nuit qui recouvre tout, dans le silence de mort qui a succédé au fracas terrifiant des torpilles.

DANS LE QUARTIER DE LA VALLEE

A la même heure, dans le quartier de la Vallée.
L'incendie fait rage, ponctué de sèches détonations. "Ce sont des bidons d'essence qui sautent chez Dobelle", dit un passant.
"Non, précise un autre, ce sont les munitions des "forteresses volantes" qui sont tombées sur les Magasins Généraux. Il y en a quatre !..."
En tout cas, l'accès de ce quartier est interdit à tous ceux qui n'ont pas une raison impérieuse de s'y rendre, et c'est sage.
La rue Claudius-Serrassaint n'est plus que ruines et, bicyclette sur le dos, il est terriblement malaisé de s'y frayé un chemin. Là, près d'une boucherie, des pompiers s'affairent sur les bords d'un entonnoir plein d'eau : la cave est inondée et il y a du monde dedans en péril d'être noyé ! Sans arrêt, une petite motopompe fonctionne.
Au travers les maisons broyées on voit les flammes : le feu chez Dobelle.
Quittons cette rue et les rues voisines, presque toutes atteintes par les bombes dévastatrices pour essayer d'aller rue Dejean. Nouveaux barrages franchis sans encombre grâce à l'amabilité du service d'ordre et nous arrivons à l'entrée de la Petite Vitesse.
Un peu plus loin, un brasier : Les Magasins Généraux dont on dit en ville depuis quelques jours qu'ils sont bondé de vivres, de vivres de réserve !
Oh, l'atroce ironie de certains mots !

DES RUINES ENCORE DES RUINES !

En ce dimanche de Pentecôte [...] Nous avons, à nouveau, parcouru, la rue Jules-Barni - déserte ou à peu près ! - vu un pillard qu'emmenaient deux agents - et par la rue Just-Hauy, où des poules picoraient dans ce qui fut un jardin bien entretenu, nous avons revu ces lieux déjà visités lors du premier bombardement.
Ici et là, assis au petit bonheur, sur une chaise sauvée du désatre, sur une caisse ou sur le trottoir, des gens songeaient, tristes, accablés.
Voici la rue du Blamont, dévastée jusqu'au carrefour des rues Pointin et Jean-Macé, les rues du Paraclet, Caussin-de-Perceval, la rue Marcellin-Berthelot, totalement en ruines. Des équipes travaillent avec ardeur pour dégager des morts sinon des vivants, mais sous les décombres, ça brûle et les semelles des chaussures sont cuisantes aux pieds des sauveteurs !
Voici la rue Richard-de-Fournival : cinq vivants viennent d'être dégagés d'une cave, hissés par un étroit soupirail auquel on a accédé qu'après avoir creusé une sorte de sape. Il y en a encore d'autres dessous et aussi des morts, ensevelis sous les matériaux, mais tout menace de s'effondrer et il faudrait étayer !
Après le rue Victor-Commont, nous atteignons le boulevard Bapaume où tout est ravagé, sur les deux côtés entre cette rue et la rue de Cagny. Citons encore les rues Vatable, Nithard, Richard-de-Fournival.
Le Quartier Henriville n'a pas été épargné on le sait et les rues Auguste-Janvier et Evrard-de-Fouilloy en témoignent. La clinique Pauchet, rue Albéric-de-Calonne, a reçu des torpilles, une aile des bâtiments a été anéantie et le reste "soufflé" : quatre morts parmi les pensionnaires, quelques religieuses blessées.
Et la rue Saint-Fuscien aux belles et imposantes demeures ! Jusqu'à l'angle de la rue Evrard-de-Fouilloy, tout est éventré ou peu s'en faut. On se montre la maison du bâtonnier Armand Jumel où l'éminent avocat prépara, dans le silence de son cabinet, les plaidoiries qui firent sa réputation.
La rue Saint-Geoffroy (la partie à l'angle de la rue Saint-Fuscien) et la rue Paul-Sautai, ont également été durement touchées et surtout la deuxième, par des chapelets d'engins qui ont creusé dans la rue et les beaux jardins de ces maisons, d'énormes entonnoirs.
Le pensionnat de l'Immaculée Conception, rue du Cange, a également été atteint par de grosses torpilles et on peut voir dans le parc, derrière l'ancien petit château, quatre vastes cratères dont les bords se touchent. Et ce ne sont pas les seuls. La chapelle est détruite et tous les bâtiments ont tellement souffert qu'ils ne sont pratiquement plus utilisables nous a dit M. le vicaire général Fourcy qui accompagnait Mgr Martin évêque d'Amiens, venu apporter en ce lieu des paroles de réconfort.
Signalons en passant que les petites pensionnaires du Bon Pasteur qui avaient été recueillies par cet établissement, durent, une fois encore, fuir ailleurs, elles trouvèrent asile dans une autre communauté religieuse, Sainte-Philomène, rue des Augustins, qui devait être éprouvée lors du bombardement qui suivit.

Le Progrès de la Somme, numéro 23288, 31 mai 1944



Cordialement
Eric Abadie


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 Sujet du message : Re: Amiens 1940 1944
MessagePublié : sam. janv. 29, 2022 18:15 pm 
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LE BOMBARDEMENT DE DIMANCHE 28 MAI 1944

La troisième attaque eut lieu dimanche, à 19 h. 30. Elle fut d'une violence inouïe et ne dura que quelques minutes. Les appareils assaillants étaient répartis, semble-t-il, en une dizaine de groupes et il fut tout de suite évident pour ceux qui purent en suivre de loin les phases rapides - que cette fois le centre de la ville était atteint.
C'était malheureusement exact !
Quelques secondes après qu'eut retenti le signal d'alerte les terroristes de l'air lâchaient plusieurs centaines de torpilles de fort calibre, qui provoquèrent des dégâts considérables et causèrent de nombreux morts et blessés.
Un peu partout, des incendies se déclarèrent immédiatement, notamment rue Lamartine, au domicile du docteur Godéchoux, à la recette auxiliaire de la Poste et dans la Cité des Alliés.
Partout le même spectacle de détresse, d'horreur et de désolation se reproduit. des pâtés de maisons ont été soufflés comme châteaux de cartes. Rue de l'Amiral-Courbet, l'immeuble abritant les services de la Trésorerie Générale a gravement souffert ; rue de l'Oratoire, une grande partie des bureaux du Ravitaillement général est détruite, cependant que des projectiles ont endommagé des bâtiments du Sacré-Cœur.
Les torpilles ont touché les voies suivantes : rues de l'Amiral-Courbet, Lamartine, Gloriette, Alexandre-Fatton, des Augustins, de l'Oratoire, boulevard d'Alsace-Lorraine, chemin de Halage, rues de Verdun, Masclef, Dijon, du Paraclet, Gauthier-de-Rumilly, etc...
Tard dans la nuit, de hautes colonnes de fumée montèrent dans le ciel empourpré par la tragique lueur des incendies.

Le Progrès de la Somme, numéro 23288, 31 mai 1944


Voir sur ce sujet : Les 60 ans des bombardements d'Amiens date de diffusion - 27 mai 2004 - Vidéo - Journal télévisé
: https://fresques.ina.fr/picardie/fiche- ... miens.html

Voir aussi : 27 mai 1944
2nd Lt. Warren A. THOMPSON Douglas A-20 "Havoc" # 43-10218 410th Bomb Group 647th Bomb Squadron 9e Air Force
http://asaapicardie3945.fr/index.php/en ... caix-somme
L'avion du Lt. Thompson est touché par la flak. Moteur en feu, Lui et son équipage sautent en parachute. Le Lt. Thompson se pose à Bayonvillers. Il est ensuite recueilli et caché par la famille Henry d'Harbonnières. Quant au bombardier il s'écrase à Caix.


Cordialement
Eric Abadie


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 Sujet du message : Re: Amiens 1940 1944
MessagePublié : sam. janv. 29, 2022 19:10 pm 
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Les trois raids effectués contre la ville d'Amiens, les samedi et dimanche 27 et 28 mai 1944 aurait coûté la perte de 7 bombardiers à l'aviation américaine, selon le Progrès de la Somme.

Le Progrès de la Somme, numéro 23288, 31 mai 1944

Les avions utilisés lors de ces missions sont des Douglas A-20 Havoc (DB7 Boston) appartenant aux 409th, 410th et 416th Bombardment Groups


Parmi les unités engagées le 416th Bombardment Group (L)
Mission # 57 May 27 mai 1944, samedi après-midi
Amiens, France
Installations ferroviaires (Marshalling Yards)
Lors du premier bombardement, suite à une erreur de navigation ce groupe de bombardement (35 A-20G et 6 A-20J) ne tente pas d'atteindre son objectif

Par contre, il participe au second dans la soirée du 27 mai 1944

416th Bombardment Group
Mission # 58 May 27, 1944, Saturday PM
Amiens, France
Marshalling Yards
Les avions décollent à 18 heures 53 dans leur base de Wethersfield RAF Station, Angleterre.
Heure au-dessus de l'objectif : 20 heures 36 (2036)
Altitude de bombardement 11.000 - 11.300 pieds
Au retour, les avions se posent à 22 heures 28
Durée de la mission trois heures 35 minutes
Effectif 41 appareils (36 A-20G et 5 A-20J)

Sommaire des résultats : deux groupes de 19 appareils chacun. Dans le premier groupe la majorité des bombes a été larguée prématurément. Quant au second groupe les résultats sont jugés convenables.

Voir le rapport de cette mission : https://www.416th.com/missions/mission58.html

Pertes du 27 mai 1944 :

1) Boston A-20G HAVOC s/n 43-10203 5H # R abattu par la flak à 20 h. 38, l'avion est évacué par les membres de son équipage qui sautent en parachute. L'avion s'écrase à Vaux-en-Amiénois alors que les trois aviateurs sont faits prisonniers. 1Lt Lucian J SIRACUSA pilote, S/Sgt James N HUME mitrailleur, S/Sgt Floyd E BROWN Mécanicien/mitrailleur.
MACR 5033

2) Boston A-20G HAVOC s/n 43-10206 2A # F-1 abattu par la flak, l'avion s'écrase à 1 km 500 à l'ouest de Vignacourt au lieu-dit le Bois des Parisiens. Quant à l'équipage, il est fait prisonnier, à savoir : 1Lt Allen Wyand Jr GULLION pilote, S/Sgt Gerald Lemoyne COFFEY mitrailleur, S/Sgt Grady Franklin COPE Mécanicien/mitrailleur.

3) Boston A-20G HAVOC s/n 43-9983 2A # J abattu par la flak à 20 h. 35, l'avion s'écrase rue Jules-Ferry à Amiens. Equipage : 2Lt Harry Earl Jr HEWES pilote, S/Sgt Harold Eugene BOYER mitrailleur, S/Sgt Joseph Francis KASPER Mécanicien/mitrailleur. Le pilote blessé sera hospitalisé d'abord à Amiens puis à Clichy (Seine) avant d'être libéré fin août 1944 par les FFI. Le mitrailleur BOYER échappera à la capture. Il se casse la cheville lors de son atterrissage et semble avoir été pris à partie par des civils qui menaçaient de le mettre à mort. Il parvient cependant à se cacher, jusqu'à ce qu'il reçoive l'aide de Mme Vignon-Tellier, résistante, rue Wulfran-Warmé à Amiens, où il reste caché jusqu'au 1er septembre 1944. Quant au troisième il sera fait prisonnier.


409th Bomb Group 640th Bomb Squadron
Deux Douglas A-20 Havoc (DB7 Boston) sont abattus :

43-9446 A-20J HAVOC 5-DO abattu par un coup direct de la flak (AA hit) à 14h 15, lors d'une mission sur Amiens, le 27 Mai 1944. 2 tués 2 Prisonniers de guerre. L'appareil s'écrase sur le territoire de la commune de Saint-Saire à 4 km au SE de Neufchâtel-en-Bray.
Equipage :
Leland Francis NORTON Captain, Service numbers O-792301, pilote, Mort au combat (KIA) le 27 Mai 1944 dans le A-20J #43-9446
Robert Thomas TAUGNER second lieutenant, Service numbers O-682405, Bombardier, fait prisonnier le 27 mai 1944
Julian Herbert TATE Service numbers 13120755 Mécanicien/mitrailleur, Mort au combat (KIA) le 27 Mai 1944 dans le A-20J #43-9446
Paul DURAN Staff Sergeant, Service numbers 36742077, Mécanicien/mitrailleur (Armorer/Gunner) fait prisonnier le 27 mai 1944

NORTON est né le 12 Mars 1921, à San Bernardino, Californie. A l'automne 1941, il abandonne ses études à l'université et s'enrôle dans la Royal Canadian Air Force. En mars 1942 il est transféré dans U.S. Army Air Force.
Le 27 mai 1944, alors qu'il attaquait la gare de triage d'Amiens, lors de sa 16e mission de combat, le bombardier A-20 Havoc du Captain NORTON fut touché par des tirs antiaériens et les deux moteurs cessèrent de fonctionner. Le Captain NORTON ordonna à son équipage de sauter hors de l'avion, tandis qu'il restait aux commandes pour assurer leur évacuation en toute sécurité. Deux membres d'équipage réussirent à sauter en parachute. NORTON et le mécanicien/mitrailleur attendirent plus longtemps que leur avion dérive pour sauter. Alors qu'ils atterrissaient près des restes de l'avion, les bombes qui y étaient attachées explosèrent, tuant NORTON et son compagnon.
Pour ses actions d'Héroïsme, NORTON se vit décerner à titre posthume, la Distinguished Flying Cross (DFC), la plus haute distinction de l'USAAF.
Voir :https://www.armyaircorps.us/Captain_Leland_F_Norton.cfm
et
https://francecrashes39-45.net/page_fic ... hp?id=2670

43-9694 A-20G HAVOC 30-DO abattu par un coup direct de la flak (AA hit) lors de l'une des missions sur Amiens, ce 27 Mai 1944. Les trois membres d'équipage appartenant au 409th Bomb Group 640th Bomb Squadron sont tués. Localisation du crash : vers Mesnil-Mauger à 6 kilomètres au Nord de Forges-les-Eaux - MACR 5086
Equipage :
Raymond Louie GREGG Service numbers O-885980 Second Lieutenant pilot (KIA)
Archie D. GRAVES Service numbers 17025399 Armorer/Gunner Private (KIA)
Budd Wesley TEARE Service numbers 13058941 Armorer/Gunner (KIA)
Voir : https://francecrashes39-45.net/page_fic ... hp?id=2669


410thBomb Group 646thBomb Squadron
Pertes du 27 mai 1944 :
Mission : installations ferroviaires d'Amiens

1) Boston A-20G HAVOC s/n 43-9965 8U # K abattu par la flak vers 13 h. 50, l'avion s'écrase entre Camon et Lamotte-Brebière. L'équipage est fait prisonnier : Lt Richard Kurtz ROBINSON pilote, S/Sgt Charles Raymond CRAVENS mitrailleur, S/Sgt Edward Earl SCHENDEL Mécanicien/mitrailleur.

2)
2nd Lt. Warren Archie THOMPSON Douglas A-20 "Havoc" # 43-10218 410th Bomb Group 647th Bomb Squadron 9e Air Force
http://asaapicardie3945.fr/index.php/en ... caix-somme
L'avion du Lt. Thompson est touché par la flak. Moteur en feu, Lui et son équipage sautent en parachute. Le Lt. Thompson se pose à Bayonvillers. Il est ensuite recueilli et caché par la famille Henry d'Harbonnières. Quant au bombardier il s'écrase au milieu du village de Caix. Malheureusement il sera capturé le 15 juillet 1944 à Mesnil-Saint-Firmin dans l'Oise, chez l'institutrice qui le cachait. D'abord déporté à Buchenwald il sera transféré par la suite au Stalag Luft III de Sagan (Silésie)
Les deux autres membres de l'équipage sont S/Sgt George Willie JONES mitrailleur, se pose à Harbonnières, Sgt Martin John TOURBIER Mécanicien/mitrailleur se pose à Bayonvillers, Les deux aviateurs réussirent à échapper à la capture.
voir aussi : https://francecrashes39-45.net/page_fic ... hp?id=2667

Pour les pertes américaines voir aussi :

https://francecrashes39-45.net/rech_avion.php

ou encore : http://thepastpresented.com/index.php/tag/macr-5032/

J'ai oublié de signaler, parmi les sources, l'ouvrage incontournable du Dr Jean-Pierre DUCELLIER, Les bombardements de la Pentecôte 27 mai 1944 - 28 mai 1944, dans la série des livres consacrés à la Guerre aérienne dans le Nord de la France, Editeur Paillart, Abbeville, 1999.



Cordialement
Eric Abadie


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 Sujet du message : Re: Amiens 1940 1944
MessagePublié : mar. févr. 01, 2022 14:33 pm 
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bombardements nocturnes d'Amiens/Longueau et d'Amiens/Saint-Roch le mardi 13 juin 1944 par la R.A.F.

Les bombardements nocturnes d'Amiens/Longueau et d'Amiens/Saint-Roch le mardi 13 juin 1944, sont malheureusement une fois de plus très meurtriers et affectent la population amiénoise où on déplore un bilan de 98 morts, victimes collatérales, deux jours plus tard.

LISTE DES DECEDES

Mme veuve Dounay, née Pol Zélie ; Mme Lavigne ; Sautin Louis ; Sautin (fille) ; Sautin (garçon) ; Tonnel Thérèse ; veuve Léraillé ; Grouet Armand ; Vilbert Octave ; Vilbert Eugénie.
Prévost Alfred ; Ratel Firmin ; Mlle Levé Madeleine ; Femme inconnue ; Mme Matifas ; Mme Vasseur ;
Poulet Georgette, femme Aglas ; Mme Hareux ; Campigneux Andrée ; Glorieux François.
Campigneux, née Bibolet Marie ; Retore, Femme Campigneux ; M. Hareux ; Campigneux Ernest ; Retore Léontine, femme Glorieux ; Mme Sergent ; M. Sergent ; Ratel Marie ; Levé Marcelle ; Homme inconnu ;
Femme inconnue ; Mme Fournier ; Rose Lucien ; M. Matifas ; Levé Laure ; Levé Michelette ; Bourdon (garçon environ 8 ans) ; Levé Marceau ; Decalf Guy ; Hénicque Rose (présumée) ;
Bourdon, née Ratel Solange ; Wallet Edith, femme Wallet ; Femme inconnue ; Mme Boutillier ; Wallet Paul ; veuve Debout-Beaugois ; Mme Wallet ; Femme inconnue ; Jeune homme inconnue ; Verbucken Pierre ; Leroy Octave ; Soudain, femme Normand ; Normand Alfred ; Normand Adrienne, veuve Boidin ; Prache, née Bonnemain Madeleine ; veuve Bonnemain Valérie ; Bonnemain Pierre ; Bonnemain Claude ; Bonnemain Claudine ; Coffinier Henriette ;
veuve Pétigny, 51, rue Chanzy ; Tricot Martine ; Tricot Hélène ; Triquet Serge ; Tricot Pierre ; Triquet Andrée ; Bienaimé Marcelle ; Bienaimé Guy ; Bienaimé Jean ; présumé Demanezy ou Bourgeois, trouvé, 45, rue Saint-Honoré ;
Herbert Louis ; Femme inconnue ; Tattegrain Jacques ; Tattegrain Gaston ; Homme inconnu, route de Rouen ; Homme inconnu, route de Rouen ; Femme inconnue, route de Rouen ; Tattegrain-Pruvost ; Sachy Georges ; Hoock Lucie ;
Mme Guénard ; Guénard Fabius ; Turmine Albert ; Turmine Michel ; Turmine Jean-Etienne ; Turmine Thérèse ; Mme Turmine Jeanne ; Mme Bourgeois ; Mme Vasseur Caroline ; Femme inconnue (trouvée en face du 58, rue Saint-Honoré) ; Viez Joseph, 15, rue Debeaussaux ; Duhamel Pierre, 118, rue Jean-Jaurès ; Tricot Claudine, ainsi que cinq inconnus.

ENCORE DES BLESSES

De nouveaux blessés ont été admis au Nouvel Hôpital. En voici la liste : Mme Yvonne Blé-Petit, 39, rue Corée ; Mme Davelut-Delmotte Hélène, à Salouël ; Mme Eugénie Lecat-Brohen, à Salouël ; Mme Laure Musler-Le Floch, 227, route de Rouen ; Mme Madeleine Lefebvre-Jumel, 41, rue Allou ; Mme Ringeval-Plé Félicie, concierge à la SPADA ; Mme Renée Renaut-Roger, 55, rue de la Demi-Lune ; Mme Arlette Duhamel-Morel, 118, rue Jean-Jaurès.

Le Progrès de la Somme, numéro 23301 du 15 juin 1944

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Cinq nouvelles victimes ont été retirées des décombres

Cinq nouveaux corps ont été retirés des décombres. Il s'agit de ceux de M. Charles Lapostolle; route de Rouen ; Mme Hus, née Marthe Lefebvre ; Raymonde Leroy, 593 bis, route de Rouen ; M. Octave Merchez et Mme Merchez, née Clémence Groux, 208, rue d'Elbeuf.
Le chiffre des morts est don maintenant de 141.

Le Progrès de la Somme, numéro 23305, 20 juin 1944

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Le corps de M. Emile Deroyen, qui demeurait, 75, rue Rembault, a été dégagé des décombres, et déposé à la morgue.

Le Progrès de la Somme, numéro 23307, 22 juin 1944

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JUIN 1944

Des milliers d'Amiénois vont trouver dans les carrières de Saint-Maurice à Amiens, un abri contre les bombardements, chaque nuit dans le courant du mois de juin 1944. L'idée n'est pas nouvelle. A toutes les époques, ces lieux ont offert une situation de repli pour la population amiénoise, lors des dangers dus à la guerre ou aux invasions.

"Le progrès de la Somme" va consacrer des articles importants sur ce phénomène notamment dans ses éditions des 20, 22 23 et 24 juin 1944.

" La partie nord d'Amiens comportent plusieurs carrières dont certaines ont été utilisées : notamment en 1914-1918 et en 1940. Il y en a quatre : rue Octave-Tierce, route de Flesselles, route de Doullens et rue Eloi-Morel. Elles ont servi et servent encore de champignonnières, la deuxième fut pendant plusieurs année un entrepôt d'été pour la brasserie Delaporte.
Leur mise en exploitation, tout au moins pour les principales, remonte au début du XIIIe siècle, époque à laquelle commencèrent les travaux de construction de la Cathédrale. "

Le Progrès de la Somme, numéro 23305, 20 juin 1944

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AVIS DE MESSE

La messe de 8 (?) heures, chapelle du Cénacle sera célébrée le dimanche 25 juin (1944), pour le repos de l'âme de Mmes BOURDON et DECALF, femmes de prisonniers ; de Mlle THIERRY et des autres victimes du Bombardement.
De la part d'un groupe de femmes de prisonniers.

Le Progrès de la Somme, numéro 23308, 23 juin 1944



Cordialement
Eric Abadie


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 Sujet du message : Re: Amiens 1940 1944
MessagePublié : mer. févr. 02, 2022 14:03 pm 
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Dimanche 25 juin 1944 - Amiens

Saint-Pierre et Saint-Maurice sont durement bombardés ainsi que le Nouvel Hôpital

Il y aurait jusqu'ici 22 morts

Amiens a subi dimanche un nouveau bombardement. Il ne dura que quelques minutes mais n'en fut pas moins d'une grande violence. La partie nord de la ville semble avoir été particulièrement visée mais les bombes sont tombées sur une ligne qui est jalonnée par la Prison, la Citadelle et le Nouvel Hôpital. Tout le quartier Saint-Pierre a pu suivre les phases de l'attaque qu'on peut ainsi relater :
Très haut dans le ciel, des groupes d'avions passèrent durant une grande partie de la matinée, dans le secteur Allonville-Querrieu. Un peu avant 13 heures, une de ces formations attire plus particulièrement l'attention de ceux qui suivaient les évolutions des bombardiers. On pouvait aisément distinguer trois grands appareils blancs, et cinq, six, peut-être sept, moins puissants, moins visibles, à cause de leur camouflage.
Soudain cette formation, qui s'était dirigée vers Longueau, revint sur ses pas, si l'on peut dire et s'aligna à peu près parallèlement à ka route d'Albert (en direction de la citadelle).Et ce fut le bruissement caractéristique des torpilles vrillant l'air, puis le fracas des explosions au milieu d'énormes geysers de fumée et de terre.
Plusieurs centaines de projectiles furent lancées sur le quartier Saint-Pierre, la Citadelle et le Nouvel Hôpital.
Des bombes tombèrent notamment route d'Albert, entre la Prison et la rue Voltaire, rue Voltaire où les immeubles portant les numéros 110 et 112 furent détruits. Au numéro 112, Mme Carnoy, sa mère, sa fille et son neveu furent tués cependant que M. Carnoy, l'ancien champion de Picardie de course à pied et ses deux fils, occupés à creuser un abri, étaient indemnes.
Des engins explosèrent rue Nivel, route d'Allonville, au numéro 133, route de Doullens au numéro 60 et aux n° 81 et 83 ; route de Flesselles n° 17 où il y eut plusieurs victimes ; route de Rainneville, 100, rue Drouot, n° 9, rue Vauban, rue Berruyer, rue Emile-Lesot et au Nouvel Hôpital. Plusieurs bombes tombèrent également sur le Bastion nord-est désaffecté de la Citadelle et dans le fossé voisin où plusieurs habitations du quartier procèdent depuis quelques jours à l'établissement d'abris.

AU NOUVEL HOPITAL
Le nouvel hôpital fut sérieusement atteint.
On estime que plus de cinquante projectiles tombèrent dans l'enceinte de l'établissement. Le bâtiment réservé aux détenus, fut complètement détruit et un brigadier de police, un étudiant et six détenus pour le moins trouvèrent la mort.
Tous les pavillons du fond, notamment ceux de la Maternité, de la Médecine, de la Chirurgie infantine (sic)*, le bâtiment de Saint-Charles, ont été fortement atteints. Le bâtiment principal a été, lui aussi, endommagé et une bombe, traversant la toiture, est tombée dans le bureau des entrées où, fort heureusement, ne se trouvait aucun employé. Des bombes sont tombées dans les allées et dans les jardins.

***

Route de Flesselles, quatre bombes sont tombées dans l'enclos qui précède la carrière-champignonnière et quatre dessus. Une seule a percé la voûte, près d'une des entrées où, précisons-le, il n'y a qu'une légère couche de craie et de terre. Il n'y avait personne à ce moment dans la carrière.
Un grand nombre de jardins aux environs de la Citadelle, route de Flesselles, route de Rainneville, sont dévastés par d'énormes cratères. Enfin de nombreuses bombes n'ont pas éclaté soit dans les maisons soit dans les jardins.

LES AUTORITES PREFECTORALES SUR LES LIEUX

Après le bombardement qui a atteint Amiens dimanche, M. Combes, secrétaire général de la Somme, accompagné de M. Berson, chef du cabinet du préfet, s'est rendu sur les lieux où, après avoir examiné l'étendue des dégâts, a fait prendre les mesures qui s'imposaient.
Puis ce fut la visite à Doullens et Fienvillers où, à la suite des entretiens avec les représentants des pouvoirs municipaux, différentes dispositions ont été envisagées pour la protection des populations contre les dangers de ces bombardements.

LES TUES

Voici la liste des tués, dont les corps ont été déposés à la morgue.
Hanon Adrien, étudiant au Nouvel Hôpital ; Crinier Berthe, employée à l'hospice Saint-Charles ; Verkere André, détenu ; Fouilloux Marcel, détenu ; Raison, détenu ; Humbert Eugène, détenu ; Lefebvre Marcel, détenu ; Mme Picque Andrée, détenue ; Chartier, brigadier-chef de police ; Mlle Brillan Andréa employée au Nouvel Hôpital.
Toutes ces personnes ont été tuées au Nouvel Hôpital.
Petit Michel, 47, route de Doullens, tué, 265, route de Doullens ; Denimal René, 57 ans, chef de bureau à la S.N.C.F., et sa femme, née Jeanne Macarez, tués route de Flesselles ;
Vanzwaelmen André, 138, route d'Allonville, tué à son domicile ; Carnois Antoinette, 31 ans, sa mère, Mme veuve Grellois, sa fille, âgée de 15 ans, et son neveu, André Rodet, tués, 112, rue Voltaire ; un corps présumé être celui de Mme Denimal, trouvé, 17, route de Flesselles.
M. André Thibeauville et Mme, née Philomène Catel ; Mme Catel, née Lucette Blard, tués, route de Doullens.

LES BLESSES

Petit Mireille, veuve Comprée ; Bettembos Jeannette, femme Lefebvre ; Peugnet Jeannine, femme Bettembos ; Tillette Marcelle, épouse Vanzwaelmen ; Philippon Georgette ; Leloir Renée, femme Bolt ; Capiaux Arthémise, Bonivant Julia, Despret Berthe, Jamart Marie, Humbert Angèle, toutes employées à Saint-Charles ; Denamur Charles, 47 ans ; les gardiens de la paix Debailly et Bernard.

Le Progrès de la Somme, numéro 23311, 27 juin 1944


* lire infantile


Base des victimes civiles (1939-1945) civils Décédés le 25 juin 1944 à Amiens (Somme)

Adrien Edmond HANON
Né le 9 avril 1914 à Trélon (Nord)
Sources : Service historique de la Défense, Caen
Cote : AC 21 P 353531

Berthe Emma CRINIER
Née le 30 mai 1883 à Amiens (Somme), 61 ans,
Sources : Service historique de la Défense, Caen
Cote : AC 21 P 329491

Léopold Henri CHARTIER
Né le 28 décembre 1903 à Coisy (Somme)
Sources : Service historique de la Défense, Caen
Cote : AC 21 P 324485

Andréa BRILLAN
Né le 2 novembre 1917 à Saint-Sulpice (Somme)
Sources : Service historique de la Défense, Caen
Cote : AC 21 P 319222

Andrée PICQUE
Autre(s) nom(s) : MOREL
Décédée le 25 juin 1944 à Amiens, (Somme)
Née le 3 novembre 1918 à Paris, 25 ans,
Sources : Service historique de la Défense, Caen
Cote : AC 21 P 387045

René Joseph DENIMAL
Né le 7 mars 1887 à Aulnoye (Nord)
Sources : Service historique de la Défense, Caen
Cote : AC 21 P 334027

Jeanne Irma DENIMAL
Autre(s) nom(s) : MACAREZ
Née le 12 septembre 1890 à La Neuville les Dorengt (Yvelines) (ex Seine-et-Oise)
Sources : Service historique de la Défense, Caen
Cote : AC 21 P 334026

André VANZWAELMEN
Né le 28 juin 1907 à Albert (Somme)
Sources : Service historique de la Défense, Caen
Cote : AC 21 P 405513

André Maurice THIBEAUVILLE
Né le 31 décembre 1893 à Orville (Pas-de-Calais)
Sources : Service historique de la Défense, Caen
Cote : AC 21 P 402004

Lucette Octavie CATEL
Autre(s) nom(s) : BLARD
Né le 11 août 1923 à Amiens (Somme)
Statut : victime civile
Sources : Service historique de la Défense, Caen
Cote : AC 21 P 322866



Cordialement
Eric Abadie


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 Sujet du message : Re: Amiens 1940 1944
MessagePublié : dim. févr. 06, 2022 18:56 pm 
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LA BRILLANTE CONDUITE D'UN DETENU

Nous avons signalé [...] les actes de dévouement commis dimanche (25 juin 1944) dernier aussitôt après le bombardement du Nouvel Hôpital. Nous avons lors relaté la courageuse conduite de plusieurs détenus. Aux noms que nous avons publiés, il y a lieu d'ajouter celui de Roger Schmidt qui, après s'être dégagé d'une situation difficile, réussi à dégager le gardien de la paix Bernard, pris sous les décombres et blessé.
Au cours du bombardement de la prison, Roger Schmidt s'était déjà fait remarquer par son attitude courageuse.

Le Progrès de la Somme, numéro 23313, 29 juin 1944

LE DEVOUEMENT DES DETENUS DU NOUVEL HOPITAL

Nous avons relaté, dans nos deux derniers numéros, la courageuse conduite de plusieurs détenus en traitement au Nouvel Hôpital, à l'occasion du bombardement de dimanche dernier.
Mais tous les actes de dévouement n'étaient pas connus et, peu à peu, on en apprend de nouveaux, aussi, aux noms que nous avons publiés, convient-il d'ajouter ceux des détenus Mabille et Mlle Dujardin, dont la conduite fut particulièrement courageuse.

Le Progrès de la Somme, numéro 23314, 30 juin 1944



Cordialement
Eric Abadie


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 Sujet du message : Re: Amiens 1940 1944
MessagePublié : mer. sept. 06, 2023 19:20 pm 
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Bonsoir à tous,

Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas trouvé une photographie intéressante d'Amiens pendant l'occupation allemande !


Nous sommes le long des quais de la Somme - actuel Quai Charles-Tellier. On distingue à l'arrière-plan le pont CAGNARD et à droite de celui-ci, les bâtiments de l'Ecole Saint-Maurice longeant le fleuve.



Cordialement
Eric Abadie


Pièces jointes :
Amiens 1940 pont Cagnard 2.jpg
Amiens 1940 pont Cagnard 2.jpg [ 47.56 Kio | Consulté 810 fois ]
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 Sujet du message : Re: Amiens 1940 1944
MessagePublié : ven. févr. 23, 2024 11:27 am 
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Les hôpitaux d'Amiens pendant les jours tragiques du mois de mai 1940

Voici quelques notes prises au jour le jour, par un de nos compatriotes, sur des hôpitaux civils et militaires d'Amiens qui fonctionnèrent à plein rendement pendant l'avance allemande, sous les bombardements et même le feu des premières lignes,
De très nombreux blessés, civils ou militaires, furent opérés et soignés par un personnel médical restreint, dans des conditions parfois très pénibles. Tous furent admirables de sang-froid et de dévouement se dépensant sans compter auprès des blessés et plusieurs payèrent de leur vie le lourd tribut de ces heures tragiques.

À partir du Jeudi 16 Mai, les blessés civils affluent au Nouvel Hôpital, dont le pavillon de chirurgie, déjà complet, va déborder partout.

Le Samedi 18, les nombreux blessés du bombardement de la gare Saint-Roch s'ajoutent à la foule des civils blessés pendant l'exode des populations du Nord, emplissant les salles, les couloirs, les souterrains du pavillon de chirurgie ; nuit et jour le docteur
Caraven et le médecin capitaine Paris opèrent, aidés par quelques étudiants de bonne volonté restés sur place.
L'Hôpital Militaire et l'Hôtel-Dieu voit défiler des centaines de blessés ; le médecin-commandant
Poulain et son équipe assurent avec diligence leur répartition et tous les services opératoires.

Le Dimanche 19, à midi 27, commence le bombardement par avions des points stratégiques de la ville, dont beaucoup malheureusement, sont au voisinage du centre.
Vers 13 heures, au Nouvel Hôpital, le docteur
Caraven qui n'a pas quitté son service, est grièvement blessé par un éclat et doit être amputé d'urgence par le docteur Paris qui, dans la nuit suivante, en assurera, lui-même l'évacuation vers Rouen, première étape d'un très pénible et douloureux voyage.

En félicitant chaleureusement le docteur
Caraven de son dévouement et en admirant la belle preuve de courage civique qu'il a montré en restant à son poste, nous pouvons assurer qu'il est aujourd'hui hors de danger et en bonne voie de guérison.

Dans la soirée, l'Hôtel-Dieu est en flammes et avec le plus grand sang-froid, le commandant
Poulain réussit à évacuer tous ses blessés, en vue d'un repli annoncé, dont on attendra l'ordre en vain.
Les infirmières de ces deux hôpitaux sont restées el resteront presque toutes à leur poste, admirables de dévouement.
Il n'y avait d'ailleurs, à ce moment, plus de représentant de l'Administration des hôpitaux.
Le dimanche dans la nuit, alors qu'un immense incendie, activé per un vent violent, illumine le ciel, une partie du service de santé militaire médical est évacué sur Beauvais. D'autres attendent le fameux ordre de repli qui ne viendra pas.

Le Lundi 20 Mai, au petit Jour, le bombardement reprend et vers 10 heures, à l'entrée des Allemands dans la ville, la Direction du Service de Santé, réduite à quelques éléments est faite prisonnière.
A l'hôpital du boulevard de Châteaudun sont maintenant réunies les équipes chirurgicales des docteurs
Poulain, Paris, Gernez : pendant huit jours, du 20 au 28 mai, elles assureront, avec l'aide matérielle des médecins allemands, sans défaillance et avec le plus grand courage, de fonctionnement du service chirurgical : plus de huit cents blessés graves seront opérés, sous le feu des premières lignes puisque la bataille fait rage à Dury et dans Les environs.

Sans eau, sans électricité, les difficultés de la stérilisation des instruments et le manque de sérums rendent les conditions opératoires très difficiles.
Il faut reconnaître Le secours efficace que Les médecins allemands apportèrent alors à tous, en organisant le ravitaillement des blessés, les corvées d'eau, l'apport de médicaments et de sérum anti gangréneux.
Au cours d'un bombardement violent, alors que tous les blessés ont été descendus dans les caves, le médecin-lieutenant
Charbonnier est tué à son poste, avec un infirmier, tandis que le médecin capitaine Pichon est sérieusement blessé à la cuisse.
Devenu intenable, l'Hôpital du boulevard de Châteaudun sera évacué le 28 mai sur le Nouvel Hôpital, avec l’aide du Service de Santé allemand.
Depuis cette date, le médecin-commandant
Poulain devenu médecin-chef et le médecin-capitaine Paris ont continué à assurer seuls le service chirurgical où passèrent de 15 à 1.800 blessés avec l'aide du médecin-lieutenant Denœux, des médecins auxiliaires Foulon et Jacques Poulain.
Depuis le 20 mai, deux infirmières militaires, Mlles Meurisse et Morgan, se sont dépensées sans compter à la salle d'opération et leur dévouement resta au-dessus de tout éloge.
Actuellement, les différents services de l'Hôpital fonctionnent.
La chirurgie avec les docteurs
Poulain et Paris démobilisés : la médecine grâce à quelques médecins militaires prisonniers.
Les mauvais souvenirs se sont déjà estompés.

Aussi voudrai-je
(sic), en terminant rendre un vibrant hommage à une équipe de quatre infirmiers américains bénévoles, qui se prodiguèrent sans arrêt, tant à l'Hôpital de Châteaudun qu'au Nouvel-Hôpital, et qui laisseront dans le cœur de bien des blessés, le souvenir d'un dévouement et d'une bonté inlassables.
Rappelés maintenant en Belgique par la Croix Rouge Internationale, ils ont été les compagnons fidèles des mauvais jours et ont conquis le cœur de tous parleur simplicité et leur courage.
Actuellement le Nouvel Hôpital est réservé aux blessés militaires. Il abrite également 200 malades civils et des prisonniers militaires français.


Le Progrès de la Somme, numéro 22164, 19 - 21 août 1940 259PER292 Archives de la Somme




Cordialement
E. Abadie


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