CORBIE
Progrès de la Somme du 18 août 1940 (Suite)
La question du travail est l'un des gros problèmes à résoudre. Il n'y a, pour l'instant, que peu d'emplois rétribués. Les hommes non pourvus d'emploi sont occupés par les soins de la commune, au déblaiement des rues et des immeubles sinistrés. Ils reçoivent en rétribution pain, viande et vin. Ne terminons pas ce bref aperçu de la vie communale sans brosser un tableau très succinct de l'état de la ville. Indiquons tout d'abord que la place de la République, les rues Marcellin-Truquin, Victor-Hugo, et 14-Juillet et Gambetta, le quartier d'Etampes et le quartier de la Neuville ont été privilégiés. Quelques maisons seulement sont endommagées. Par contre, tout ce qui se trouve englobé entre les rues Jules-Lardière, Faidherbe, Sadi-Carnot et y compris ces rues d'une part ; rue Bullot, la Digue, rue Francisco-Ferrer, le quartier Saint-Chaumont d'autre part, a été sérieusement éprouvé, surtout Saint-Chaumont, en partie Brûlé. Notons également l'incendie de l'usine B.V.R., de la filature Lardière, du café Bource, de la maison Lavenne et la maison de M. Albreck, rue Léon-Curé ; le café Parin et la maison contiguë occupée par M. Masson, professeur ; le château de M. Carré ; l'hôtel de Picardie, le n° 8 de la rue Faidherbe, la maison de meubles Crépin, l'ancienne teinturerie, l'épicerie Cagnard, les trois premières maisons à gauche rue Auguste-Gendre et plusieurs maisons rue Bullot. Sont aussi anéanties les usines de mèches Bullot, rue Jules-Lardière, et Herbet, rue Hersent. Précisons que l'Hôpital-Hospice n'a subi que des dégâts superficiels. Plus de cent vieillards et infirmes sont restés sous le bombardement de Corbie, n'ayant pu être évacués. On doit s'incliner respectueusement devant le dévouement et le sacrifice des religieuses de l'établissement, dont le cran et le courage s'imposent au respect et à l'admiration des Corbéens.
Le Progrès de la Somme, numéro 22163, 16 - 18 août 1940 259PER292 Archives de la Somme
Cordialement E. Abadie
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