CHUIGNOLLES et PROYART
J.O. du 8 juillet 1943 pages 1839 et 1840
LÉGION D'HONNEUR
POUR OFFICIER
(Pour prendre rang du 11 mai 1943.)
ARDOUIN (Moïse-Alphonse), capitaine au 20e régiment de tirailleurs tunisiens : officier d'un allant remarquable et d'une rare énergie. Commandant d'un point d'appui particulièrement exposé et soumis à de fréquents assauts, a su imposer sa volonté à l'ennemi, lui infligeant des pertes sévères et faisant échouer ses tentatives. Les 5 et 6 juin 1940, chargé avec sa compagnie de la défense du P. A. de Chuignolles, sous des bombardements d'une extrême violence, malgré la perte des trois quarts de ses effectifs submergé par le nombre, a tenu en échec les assauts répétés d'un puissant adversaire ; ses munitions étant épuisées, a réussi, grâce à son ascendant sur sa troupe et à son courage personnel, à se frayer de vive force un passage dans les rangs adverses, avec les 56 survivants de son unité, et à gagner un point d'appui voisin où il a continué à combattre avec la même ardeur. Tombé entre les mains de l'ennemi, a reçu de celui-ci un témoignage d'admiration pour son héroïque résistance.
J.O. du 9 juin 1942 page 2013
LÉGION D'HONNEUR POUR COMMANDEUR (Pour prendre rang du 21 mars 1942.) RECOURA (Albert-Joseph), chef de bataillon au 20e régiment de tirailleurs tunisiens : avait imprégné son bataillon entier de l'esprit de sacrifice, de l'ardeur débordante et de la farouche énergie qui l'animaient. Du 1er au 7 juin 1940 a fait face avec une lucidité et un sang-froid admirables à un ennemi d'une supériorité écrasante. Débordé de tous côtés, quittant son P. C. en flammes, a personnellement regroupé les survivants pour les relancer dans la bataille. S'est ainsi héroïquement sacrifié avec ses tirailleurs pour couvrir le repli du régiment complètement encerclé. N'a cessé le combat qu'après l'épuisement de ses munitions.
Attribution de la Médaille militaire pour les trois militaires suivants : Les nominations ci-dessous comportent, en outre, l'attribution de la Croix de guerre avec palme. OTHMAN BEN BRAHIM, matricule 1528, tirailleur au 20 régiment de tirailleurs tunisiens : tirailleur magnifique par sa bravoure, son allant et son audace. Le 5 juin 1940, au point d'appui de Chuignolles, a été l'âme de la résistance dans son groupe, remplaçant son chef de groupe tué. A contribué à repousser tous les assauts de l'ennemi et lui a infligé de lourdes pertes. Le lendemain, après-midi, restant un des seuls survivants de sa section et n'ayant plus d'autres munitions, a continué à arrêter l'ennemi en combattant à la grenade. A été grièvement blessé en fin de combat.
ALI SALAH BEN AHMED BEN BRAHIM matricule 1411, sergent au 20 régiment de tirailleurs tunisiens : sous-officier brave et d'une belle énergie, faisant partie les 5 et 6 juin 1940 de la garnison du P. A. de Chuignolles qui résista héroïquement aux assauts répétés d'un ennemi puissamment armé, bien que complètement encerclée, et sous un bombardement d'une extrême violence, s'est courageusement comporté, remplaçant successivement deux chefs de groupe tués. Lors du repli des débris de la garnison, s'est conduit avec la même vaillance pour forcer le cercle ennemi, servant lui-même un fusil-mitrailleur. A été grièvement blessé au cours de l'action.
EL HABIB BEN LAKDAR BEN ALI, matricule 27861, sergent au 20e régiment de tirailleurs tunisiens : sous-officier remarquable par son courage et son dévouement. Les 5, 6 et 7 juin 1940, a contribué avec son groupe à assurer l'intégrité du point d'appui de Proyart, réussissant par le tir précis de son groupe à arrêter tous les assauts d'un ennemi ayant une supériorité numérique écrasante et lui infligeant des pertes sévères. Le 7 juin 1940 après-midi, a fait l'admiration de tous en se portant aux points les plus exposés, rejetant l'ennemi de la position et rétablissant la situation jusqu'à la limite de ses moyens.
J.O. du 14 juillet 1941 page 2950 Attribution de la Médaille militaire et de la Croix de guerre avec palme pour prendre rang le 15 mars 1941 VIDEAU (Jean), sergent-chef au 20e régiment de tirailleurs tunisiens : sous-officier d'une rare bravoure. Le 5 juin 1940 à Chuignolles, a été, dans des circonstances tragiques, l'âme d'une contre-attaque fougueuse contre l'ennemi qui avait pris pied dans son point d'appui encerclé. L'en a brillamment rejeté, lui infligeant de lourdes pertes. Très grièvement blessé au cours de l'action, a dû subir l'amputation de la jambe gauche.
J.O. du 15 mai 1941 page 2051 Attribution de la Médaille militaire et de la Croix de guerre avec palme SALAH BEN AHMED, matricule 1547, tirailleur au 20e régiment de tirailleurs tunisiens : agent de transmission d'un courage remarquable. A assuré, sous un violent bombardement, le 5 juin 1940, avec sang-froid, la liaison entre sa section et le commandant du point d'appui à Proyart. Grièvement blessé au cours de sa mission, a dû subir l'amputation de l'avant-bras droit.
Nomination dans la Légion d'Honneur Pour chevalier J.O. du 24 novembre 1940 page 5804 TOUHAMI BEN MOHAMED, sous-lieutenant au 20e régiment de tirailleurs tunisiens : officier très brave, déjà cité pour sa belle conduite au feu. A été grièvement blessé, le 5 juin 1940, à Proyart, alors que, malgré les violentes attaques ennemies, il maintenait intacte la position qui lui avait été confiée. A été amputé de la jambe gauche.
J.O. du 16 juillet 1941 page 2991 Attribution de la Médaille militaire et de la Croix de guerre avec palme MAHMOUD BEN MOHAMED BEN KHELIFA, matricule 1183, tirailleur au 20e régiment de tirailleurs tunisiens : agent de transmission d'un courage admirable. Le 6 juin 1940, à Proyart, sous un bombardement intense, a assuré avec une magnifique énergie la liaison avec son commandant de compagnie. A été très grièvement blessé par éclats d'obus.
20e régiment de tirailleurs tunisiens J.O. du 30 juillet 1942 page 2625 citation portant nomination dans la Légion d'Honneur à titre posthume
PIERSON (Marie-Jean-François), lieutenant : magnifique officier, exemple des plus hautes vertus militaires. Le 8 juin 1940, complètement encerclé avec sa troupe à Proyart, s'est défendu pendant trois jours avec un acharnement sans défaillance. A trouvé une mort glorieuse sur sa dernière pièce de mitrailleuse qu'il servait personnellement, en remplacement du personnel mis hors de combat. A été cité.
Marie Jean François PIERSON Mort pour la France le 8 juin 1940 à Proyart, (Somme) Né le 7 janvier 1914 à Dombasle (Meurthe-et-Moselle) 20e régiment de tirailleurs tunisiens (20e RTT) Mort pour la France tué par éclats d'obus
PROYART Mme Jean PIERSON et son fils à Bizerte (Tunisie) ; M. et Mme Henri PIERSON à Douai (Nord), très touchés de la sympathie qui leur a été témoignée, remercient toutes les personnes qui ont assisté à la messe de requiem qui a été dite le 7 juin 1941, à la mémoire du lieutenant Jean PIERSON, tombé au champ d'honneur à Proyart, le 7 juin 1940. Le Progrès de la Somme, numéro 22382, 14 juin 1941
Cordialement Eric ABADIE
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