SUR LA ROUTE D'AMIENS A PÉRONNE
Juillet 1940
QUARTIER SAINT-ACHEUL. - En sortant des ruines d'Amiens et par contraste, le quartier Saint-Acheul présente un aspect sympathique et réconfortant. On y remarque peu de dégâts dans l'ensemble, un groupe de maisons, face à l'église, entre le début de la chaussée Jules-Ferry et le numéro 125 est assez endommagé, ainsi que l'angle de la rue de Cagny.
LONGUEAU. - Du pont de Longueau, on a l'impression que la gare et les voies ferrées sont intactes, et la commune a relativement peu souffert. Le clocher de l'église a été abattu. Plus loin, sur le terrain de Glisy, des appareils allemands détruits sont sous la garde de soldats.
VILLERS-BRETONNEUX. - Vu de la route, le monument commémoratif de Villers-Bretonneux garde son imposant aspect. La commune présente peu de dégâts. La gendarmerie et le garage BLED sont parmi les immeubles les plus touchés. Le clocher de l'église est debout. La pyramide, par contre, a été atteinte et... ajourée.
MARCELCAVE est absolument indemne.
WARFUSÉE-ABANCOURT. - Pas de gros dégâts dans l'ensemble, mais les toitures sont généralement endommagées. La ferme, avant le carrefour de la route de Proyart est complètement détruite. Elle a été incendiée.
FOUCAUCOURT et ESTRÉES-DENIÉCOURT offrent un spectacle désolé de ruines. Presque toutes les constructions sont détruites par le feu ou les bombardements. Peu de maisons sont habitables. De l'église de Foucaucourt, incendiée, il reste des murs noircis.
SOYECOURT est beaucoup moins atteint.
VILLERS-CARBONNEL est très touché. Il y a des dégâts importants, surtout au carrefour de la route de Péronne.
PÉRONNE Malgré les papiers que nous présentons, émanant des autorités allemandes, interdiction de franchir le pont. Nous ne devons pas séjourner plus d'une demi-heure, et le sous-officier de garde retient en gage nos papiers et ceux de la voiture. L'entrée de la ville est fort endommagée. M. MONTANÉ, sous-préfet, a regagné son poste. C'est M. DEVRAINNE, vétérinaire, qui exerce les fonctions de maire, nommé par les occupants. Il a pour adjoint M. LABROCHE, inspecteur des permis de conduire et pour secrétaire M. TRANCART. Grâce à ces personnes dévouées, responsables de la sécurité de la ville, la vie reprend et s'organise à Péronne. Cinq à six cents habitants sont rentrés. L'alimentation en eau potable est rétablie. Le courant électrique l'est sans doute également à ce jour. Nous avons déjà donné un aperçu des dégâts subis par la cité. La mairie n'a que des dégâts partiels, peu importants, à l'aile droite ; sur la place, les paquets de maisons entre les numéros 13 et 29, des "Stocks américains" à "La Cave", est (sic) détruit, à l'exception du café Saintot. En face de ce café, un autre groupe d'immeubles a été incendié, sauf toutefois la mercerie Fliliot, le magasin Mado et l'épicerie Mauchier. Le garage Citroën et la Caisse d'Epargne ont été ravagés par le bombardement. La faubourg de Bretagne, nous l'avons dit, a été particulièrement atteint. Entre "le relais de France" et la rue de Bretagne, les dégâts sont graves et étendus. le boulevard sud-est est également très endommagé ainsi que la gare et les ateliers de Péronne.
DANS LA RÉGION DE PÉRONNE
HAM. - Si la ville a beaucoup souffert, beaucoup de maisons sont toutefois encore debout et habitables. Trois boulangers sont rentrés et travaillent ; deux hôteliers, près de la gare, ont remis en activité leurs établissements. Une boucherie est ouverte. Mais, il n'y a ni gaz ni électricité, et le ravitaillement en eau potable est assez difficile.
BIACHES. - Au 1er juillet, le village avait peu souffert, sauf par passage de troupes ou fugitifs. 42 personnes sont rentrées, dont M. FOURNIER R., qui a pu faire parvenir de ses nouvelles. On a retrouvé du gros bétail, vaches et poulains et des poules. Les jardins sont pillés. Des trains de marchandises seuls circulent.
BRAY-SUR-SOMME a été à peu près épargné.
PROYART. - Cette localité a beaucoup souffert. Le clocher est rasé. L'incendie a causé à la sucrerie de très importants dégâts. Quarante-deux maisons ont été brûlées lors de la bataille de la Somme qui dura plusieurs jours. Le reste de la commune est très abimé par les obus et l'on compte les demeures épargnées, comme le château de M. François. le monument n'a presque rien. Les écoles, la poste n'existent plus. Malgré tout, une centaine de personnes sont rentrées, d'autres sont en cours de route. Il y a du pain, un peu de ravitaillement à prendre à Albert, qui est intact, relativement. Proyart est l'une des communes de la région les plus dévastées. On y est allé très facilement, il y a quelques semaines. Une équipe de prisonniers y enterrait les cadavres. Beaucoup de bêtes à cornes étaient tuées ou mortes, également ; les autres se nourrissaient en plaine. La récolte en blé est belle. Dans les maisons, des visiteurs audacieux sont passés ; mais la situation, à cet égard, est aujourd'hui assainie. Le maire, M. Raoul DEFLANDRE, est à Chambord, par Glos-la-Ferrière (Orne). Il compte rentrer dans la commune très prochainement.
MORLANCOURT et VAUVILLERS n'ont pas eu à souffrir.
Le Progrès de la Somme, numéro 22161, 17 - 28 juillet 1940 259PER292 Archives de la Somme
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BELLOY-EN-SANTERRE. - M. E. CAUDRON, secrétaire de mairie, est à Saint-Piat-en-Lanvallay (C-du-N) (Côtes d'Armor)
Le Progrès de la Somme, numéro 22160, 30 juin - 17 juillet 1940 259PER292 Archives de la Somme
LAMOTTE-EN-SANTERRE/ - M. GUILLAUME, maire, chez M. Berthe à Marques par Foucarmont (Seine-Inférieure)
Le Progrès de la Somme, numéro 22157, 1er - 8 juin 1940 259PER292 Archives de la Somme
Cordialement Eric Abadie
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